Comment surpasser les limites de la greffe ?

C- Les xénogreffes*

 

Une autre solution à la pénurie de greffons serait d'utiliser les organes des animaux (foie, cœur, poumons, rein ...) ou certaines de leurs cellules (cellules hépatiques, cellules nerveuses, îlots de Langerhans ...) d'autant que, depuis plus de trente ans, des valves cardiaques de porc sont utilisées chez l'homme. Traitées de façon à se comporter comme un matériau inerte, ces membranes ne posent pas de problème de rejet car les cellules qui les composent ne sont plus vivantes.

 

Mais greffer un tissu vivant d'origine animale est bien plus difficile car il est très vite rejeté, avant même la fin de la transplantation : c'est le rejet hyperaigu. Pour l'éviter, l'une des voies est de manipuler les gènes du porc, par exemple, afin d'inactiver la synthèse de molécules qui ne sont pas communes à l'homme et au porc. Ainsi, l'enclenchement du processus de défense immunitaire est évité. Lors des différentes expériences, l'espérance de vie des singes greffés d'un organe de porc est passée de quelques minutes à plusieurs mois après l'opération. Comme dans le cas des allogreffes, le rejet chronique intervient plus tardivement et est maîtrisé grâce à un traitement immunosuppresseur.

 

Avant de tenter des essais sur l'homme dans quelques années selon les plus optimistes, il reste plusieurs obstacles à surmonter :

 

- Le risque d'apparition de « zoonoses », des maladies transmises à l'homme soit par infection directe si l'organe transplanté est porteur d'un virus actif, soit par transmission d'agents pathogènes* inoffensifs chez l'animal mais dont on ignore leur évolution s'ils sont placés dans un organisme humain.

 

- Selon certains scientifiques, ce n'est pas un gène de porc mais au moins une dizaine qu'il faudrait modifier pour adapter les organes à la greffe humaine.

 

- Un débat éthique se pose, le patient doit accepter de recevoir un organe d'origine animale. On peut aussi s'interroger sur l'utilisation et la souffrance infligée à l'animal : peut-on considérer l'animal en tant que fournisseur de nourriture et désormais donneur d'organes ?

 

Les scientifiques sont divisés sur la technologie des xénogreffes tant les problèmes biologiques paraissent difficiles à résoudre, la seule justification à ces expériences étant le manque d'organes humains.

 

Pourquoi les scientifiques concentrent-ils leurs recherches sur le porc ?

 

Les primates, comme les babouins ou les chimpanzés, apparaissent comme des donneurs idéaux du fait de leur proximité génétique. Mais cette proximité peut se révèler dangereuse : le risque de contamination par des virus adaptés à l'homme est beaucoup plus grand qu'avec une espèce plus éloignée génétiquement. De plus, l'animal ne s'élève pas facilement en captivité, sa croissance est lente, sa fréquence de reproduction est faible et la plupart des primates fait partie des espèces protégées. Les chercheurs se sont alors tournés vers le porc, assez proche du point de vue physiologique et anatomique, avec une croissance plutôt rapide, une reproduction facile et des portées nombreuses.



Suite : d) Augmenter le nombre de donneur

 



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